• 26 septembre 2023

L'amour, remède contre l'autisme

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Florence l’APIcurienne

Chers parents, bienvenue sur ce site.  Allez voir les témoignages, les interviews, le à propos, essayez ma méthode, et dites-moi ce que vous en pensez, ce qui vous manque, il y a encore tant à faire! 

Je suis Florence Henry, je me présente comme une artiste apicurienne. Adepte de la pensée « APIcurienne ». Mot de mon invention avec une petite pointe d’humour: un état d’esprit bienveillant inspiré de cette fameuse méthode que j’ai développée.

Cette méthode API est une approche révolutionnaire pour vaincre l’autisme. Je vous propose ma « méthode API » , j’y ai moi-même dessiné des d’illustrations joyeuses pour la rendre accessible à tous. Je sais bien que je bouscule toutes les idées reçues avec ces techniques hors-normes que je vous propose. Ne soyez pas craintifs de les commencer, je vous promets d’être surpris.

Pour me présenter rapidement, je suis née à Brest (ce détail important à préciser pour ma mère…!) sur cette terre de légendes, fouettée par les vents, j’aime la mer et les embruns. L’aventure, les voyages ne m’ont jamais fait peur. La Liberté est pour moi un besoin absolu.

C’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis trouvée volontairement confinée dans un petit village perdu au fin fond de la Bourgogne, mettant entre parenthèses ma propre existence, pour tenter de libérer ma fille de son autisme.

Treize années à lutter contre « l’Enfermement » de mon enfant ». Je créais sans le savoir, dans une grande solitude des techniques nouvelles. Je voulais simplement ma fille libre. La liberté et l’espoir pour tous est l’objectif de ma méthode API.

L’autisme, ce mal qui touche de plus en plus d’enfants (1 enfant sur 50 ! et les chiffres augmentent tristement tous les ans) , une prison dont on prétend ne pouvoir sortir… De cette période est né un premier livre (« L’Enfermement » paru chez XO Editions) qui raconte cette aventure immobile mais intense, chargée d’Amour. Têtue comme tous les bretons, j’ai toujours cru que l’impossible était possible si on le voulait vraiment, si l’on y mettait tout son cœur… Et j’ai gagné…

Avec ce même acharnement, je m’étais promise de faire partager ma méthode aux autres familles…Et c’est ce voyage autour des lettres, des mots, des chiffres que je raconte dans ce second livre intitulé : « Méthode API» (disponible sur www.amazon.com), une méthode empirique que j’ai mise au point au fil du temps, sans même m’en rendre compte, en associant « conditionnement » et « bienveillance ».
Avec cette « méthode » baptisée A-pi, que j’ai moi-même illustrée, vous trouverez des clés pour vous ouvrir les portes et lutter contre ces enfermements.

 Une promesse se tient, je m’en suis faite une il y a des années et c’est la raison de l’existence de ce site : aider ceux qui se trouvent dans la même situation que moi. Sachez que vous n’êtes pas oubliés, que vous n’êtes pas seuls, et que des personnes se battent en pensant à vous, à ce que vous vivez tous les jours. C’est vrai, le chemin est dur : mais c’est possible… J’ai tâtonné avant d’être certaine de suivre la bonne voie pour ma fille, avant d’avoir trouvé mon système « dit du cahier ».

 L’objectif de cet ouvrage est de communiquer une force et proposer un « système » pour combattre l’autisme, pour ramener l’enfant. L’espoir restant l’élément essentiel de ce qui peut être appelé « une méthode » …

Le naufragé a besoin d’une boussole dans ce monde où parfois, il ne lui est proposé qu’un seul chemin, alors qu’il en existe une foule ; en voilà un nouveau où l’énergie de l’Amour est le moteur principal.

Surtout ne croyez les avis péremptoires qui brisent toute volonté de se battre : l’enfant est là, bien vivant, juste emprisonné dans cette machine qui ne fonctionne pas correctement ; il faut la faire démarrer.

Pour sauver quelqu’un que l’on aime, les règles préconisées par d’autres, même les « spécialistes », il vaut mieux -quelquefois- les oublier et juste écouter votre instinct, il vous donnera des ailes : c’est lui qu’il faut suivre.

Pas non plus besoin d’avoir dix ans d’étude derrière soi pour enseigner les bases du domaine scolaire ou d’autre chose : de très bons livres existent et ils vous guideront parfaitement.

Nous sommes tous « psychologues » grâce à nos propres expériences ; le bon sens et la volonté suffisent.

On transforme nos larmes en force, chacune d’elles étant un appel à lutter. J’ai tâtonné avant d’être certaine de suivre la bonne voie pour ma fille, avant d’avoir trouvé mon système « dit du cahier ». Fixez-vous des objectifs simples au début, ne regardez pas les autres. Le seul grand ennemi, le temps, celui qui nous terrifie pour l’avenir de notre enfant, va devenir notre allié. 

J’ai appris, dit le Petit Prince 
que le Monde est le miroir de mon Âme…
Quand elle est enjouée, le Monde lui semble gai…
Quand elle est accablée, le Monde lui semble triste…
Le Monde, lui, n’est ni triste ni gai.
Il est là, c’est tout…
Ce n’était pas le Monde qui me troublait, mais l’Idée que je m’en faisais…
Alors, j’ai appris à accepter sans le juger totalement, inconditionnellement…

Le Petit Prince

Le Petit mot d’Océane

Douze questions pour mieux comprendre:

Q1. A combien d’enfants la méthode A-Pi a-t-elle déjà apporté un soulagement ou une amélioration? 

  • Sexe, âge, nombre/ heures de séances et bénéfices apportés. 

Depuis la publication de mon livre, je reçois continuellement des appels de parents sur cette méthode, nous avons dépassé la centaine, un nouvel appel tous les 15 jours et pas seulement de France. Des parents cherchent à me contacter, à me voir. Je ne peux répondre à tous.

Aux parents désespérés, que puis-je offrir?

Je leur dis d’avoir confiance. Aucun cerveau ne peut résister à la répétition systématique de certaines notions.

Je n’ai pas de « centre A-Pi », dans lequel ma méthode A-Pi pourrait être mise en œuvre par une équipe, ce qui serait mon vœu le plus cher.  

Il m’est cependant arrivé de me rendre auprès d’enfants présentant les symptômes les plus graves.

Les parents qui me contactent ont des enfants de 4-8 ans majoritairement, filles et garçons, qui sont violents contre eux-mêmes. Je ne pourrais pas écrire ici tout ce que j’ai vu et qui me fend le cœur, des enfants qui s’automutilent, un adulte qui frappe ses parents… Chaque déblocage que j’obtiens avec cette méthode, quand les parents semblent avoir tout essayé, me rappelle que cette méthode fonctionne et me pousse à la faire connaître au plus grand nombre (voir témoignages).

La méthode étant douce, c’est évidemment difficile de prouver son efficacité à court terme. Encore peu d’enfants ont pu bénéficier de cette méthode; nous n’avons pas assez de recul.  

Les progrès sont lents mais peuvent venir par à-coups. Utiliser un Cahier en suivant bien les conseils de la méthode A-Pi donne un fil conducteur aux parents désemparés comme aux aidants qui ont plus d’assurance.

Ce cahier est un outil essentiel de la méthode. C’est un moment de détente pour l’enfant comme pour le parent/ aidant. Lire à son enfant est l’activité sans stress qui permet se reconnecter ensemble. Remettre à plat ce qui a été vu auparavant, renforcer des notions, introduire du positif et préparer la séance de travail de la journée. 

Q2. Cette méthode est-elle recommandée par des professionnels dans un des domaines susceptibles d’avoir une compréhension de la santé physique ou psychique de l’enfant (médecin, psychologue etc.)? 

Le médecin, Pr Alexandre Reiss qui a pu constater les progrès de ma fille Océane (en préface de mon livre) note aussi que la méthode A-Pi manque un peu « de rigueur scientifique ». Elle n’est certes pas « validée  » par un organisme de santé. Et il est certain, qu’immergée seule (sans l’aide de professionnels puisqu’elle était considérée comme perdue), 10h par jour, avec un enfant autiste sévère, mon enfant, en y mettant toute mon énergie, mon intelligence émotionnelle, intuition et créativité ne laisse pas beaucoup de temps ensuite pour consigner des observations dans le meilleur format.  

La méthode complète a été mise en place sur ma fille par moi, intuitivement. C’est en relisant ses cahiers que j’ai pu ensuite remettre de l’ordre dans ce que nous avons fait, Océane et moi.  

Une amie pédopsychiatre m’a fait remarquer quand je lui ai fait lire mon livre sur cette méthode A-Pi qu’elle ressemble sur certains points à d’autres qui existent déjà: sur le plan comportemental, guidé par l’enfant ou éducatif par une prise en charge « précoce ». 

C’est possible, mais je ne saurais pas comparer la méthode A-Pi avec d’autres méthodes, que je ne connais pas et que je n’ai donc pas essayées. 

Celui/celle qui lira mon livre avec l’ouverture d’esprit sans a priori trouvera que tout est logique, et que c’est pour cela qu’elle fonctionne. Il faut commencer le plus tôt possible et suivre l’enfant dans ce qui peut l’intéresser pour diriger son attention ensuite , travailler avec l’enfant et non pas sur l’enfant; l’enfant est hypersensible, il faut donc le protéger d’un environnement qui peut lui être hostile et ne pas le lâcher, etc… 

J’ai maintenant aussi des heures de vidéo sur mes interactions avec d’autres enfants que j’ai pu aider (je recommande de filmer tout en gardant l’anonymat bien sûr, pour travailler en toute transparence avec les parents, et même pour soi, pour noter plus tard des petits détails en plus que je n’avais pas employés avant et qui marchent.). 

Q3. Comment votre méthode peut-elle être mise en place? Ça fait peur, ce travail, l’engagement à fournir, pour une petite structure ou encore plus une famille s’il n’y a rien près de chez nous et que nous travaillons tous les deux. 

Pour mettre en place la méthode, peu d’équipement est nécessaire. Pour débuter, prévoir l’achat d’un stylo, d’un cahier, avoir la possibilité d’avoir une pièce lumineuse avec un tableau noir avec pourquoi pas une face aimantée pour y mettre des lettres aimantées, un fauteuil confortable à côté, et plusieurs endroits différents pour jouer au ballon, aux jeux de construction etc. pour éviter l’ennui. Le rond du temps (cadran pour les jours de la semaine). 

Psychologiquement parlant, c’est un énorme investissement émotionnel, et y compris en temps et en régularité. Donc oui, ça peut faire peur, mais ça en vaut la chandelle parce que ça marche!  

Mon vœu le plus cher serait que des personnes de bonne volonté, se penchent sur ma méthode, se l’approprient et m’aident à ouvrir des « centres A-Pi » pour la mettre en place avec l’engagement des parents. Soulager la souffrance, des enfants comme des parents. J’ai passé 10 ans avec ma fille Océane seule avec sa petite sœur, en fonctionnant à l’instinct, avec mon amour comme boussole. Ça n’a pas seulement été dur émotionnellement et physiquement, mais financièrement. Actuellement je n’ai pas les moyens pour développer de tels centres. 

Q4. Votre expérience avec votre fille est unique. Pensez-vous que votre méthode A-Pi puisse avoir le même succès avec un garçon ? Par quels aspects l’approche est-elle différente avec une fille ou un garçon? 

Avec un garçon, la méthode rencontrera le même succès, et peut-être même plus rapidement. Dans mon expérience, les premières victoires s’obtiennent différemment: les filles peuvent être plus émotionnelles, fonctionnent plus à l’amour et sont plus susceptibles de s’échapper à un cadrage au début, donc il peut être nécessaire d’avoir une stratégie pour elles autre qu’un simple cadre.  

Q5. La méthode A-Pi fonctionne-t-elle avec un adulte autiste? Avez-vous eu un retour sur ce que peut donner cette méthode pour un adulte? 

Oui la méthode fonctionne avec les adultes aussi. On part de plus loin avec les adolescents et adultes, car avec les hormones, les dégâts émotionnels et physiques peuvent être plus graves. Mais la neuroplasticité ou la plasticité du cerveau existe toujours. Il faut tout tenter. 

Cet adulte de 29 ans avec compréhension qui frappait ses parents au bout de 15 jours avec la méthode A-Pi arrive à prendre conscience de lui-même et de son geste et ne l’initie plus. Le comportement sera définitivement perdu avec l’utilisation continue du cahier pendant un certain temps (2 mois dans ce cas). Si les bons leviers ont utilisés dans le système du cahier, ce temps peut-être plus court (j’ai eu des résultats sur une semaine). 

Cet exemple illustre la force de la méthode du Cahier: Encouragé par les résultats, son entourage abandonne le système du Cahier. Notre personne autiste lui-même se remet à frapper un de ses parents. Celui-ci lui demande pourquoi il refait ça; la personne autiste répond alors par un seul mot: « Cahier ». 

Dès que le Cahier est repris, les progrès reprennent aussi. 

Q6. Mon enfant a un autisme moyennement sévère; dans le pays dans lequel nous vivons, et dans la limite des capacités (financières, humaines etc.) de notre famille, nous pouvons nous mettre en relation avec une structure accueillante/ bienveillante qui peut le prendre en charge sans nous promettre de le “sortir” de l’autisme.

Par contraste, votre méthode n’est-elle pas un peu brutale?  

Cette méthode n’est pas brutale. Un centre d’accueil A-Pi tel que je le conçois ne serait pas une garderie pour enfants autistes, ce qui peut soulager temporairement les familles mais ne résout pas le problème; les symptômes de l’autisme. 

Il ne faut pas oublier que ce qui est violent, c’est cette souffrance que subissent les enfants autistes. Vu de l’extérieur, à moindre degré, cela peut pour certains paraître négligeable, mais des symptômes non réglés empirent avec les années. L’enfant risque de rester isolé, et laisser toute sa place à ses comportements aberrants qui l’isolent du reste du monde. Il ne connait que ce vide intérieur qui n’est familier que parce qu’il ne connait rien d’autre, et qui le happe en l’absence de stimulation ou dès qu’un stress apparaît devant lui. Ce monde a pourtant tant à lui offrir.  

On risque de se retrouver avec des adolescents, des adultes pour lesquels les dégâts émotionnels ou physiques peuvent être considérables. 

On pourrait faire avec l’autisme sévère un parallèle avec les sables mouvants. 

Essayer d’en sortir n’est pas brutal: c’est une routine à installer.  

Le bon matériel (un bâton, une corde à attacher à un arbre pour une personne extérieure- cette personne devra aussi être de confiance et experte) sera indispensable ainsi que les bonnes techniques, mais sans le calme de la personne enlisée ou de son aide extérieure, la tentative peut échouer. Des mouvements brusques, la panique augmentent le risque de noyade. Le calme (dans notre exemple, la respiration, gonfler ses poumons d’air) fait partie de la méthode, et même s’il peut y avoir des moments d’enthousiasme, la frénésie, les efforts jusqu’à l’épuisement sont proscrits. 

La méthode A-Pi repose sur l’amour, la confiance en soi, la patience, des techniques, mais le travail et les efforts doit être continus et faits avec intelligence, et la méthode suivie avec cohérence. Des pauses sont indispensables à l’enfant et l’aidant/ les aidants mais il n’y a pas une minute à perdre pour commencer et espérer voir des progrès. 

Il est sans doute plus facile pour la personne enlisée dans des sables mouvants de comprendre pourquoi il faut fournir cet effort pour s’en sortir qu’à l’autiste “enfermé” dans ses symptômes, mais avec la bonne approche, on va aider sa compréhension et communication, et il sera en mesure de comprendre les options qui s’offrent à lui et de choisir l’espoir, le bon sens, la survie: les motivations sont là. De plus, la méthode consiste en un travail d’équipe qui se fait avec lui (ça ne se fait pas à son insu). Le seul moment où il faut agir vite et en forçant l’enfant dans un sens, est lorsqu’il y a des violences dans le comportement de l’enfant et il faut le protéger au plus vite (le tenir pour l’empêcher de se mordre etc..) 

Donc ça fonctionne. 

J’ai mis toute mon énergie au service d’un combat dont je n’étais pas certaine du succès. J’ai honnêtement pensé dans des moments de découragement que peut-être je mentais à ma fille en quelque sorte, que je n’arriverais pas à la sortir de son autisme sévère dans lequel elle était enfermée. Je l’ai fait parce que je n’avais pas le choix; les médecins me disaient que le cas de ma fille était désespéré, qu’il n’y avait rien à faire. La laisser à l’école où elle s’était fait brutaliser (cf mon livre « l’Enfermement ») n’était pas une option pour moi. 

Mais je me suis accrochée, avec son Cahier comme fil conducteur et tout ce que je décris dans ma « méthode A-Pi », tous les symptômes typiques de l’autisme sévère chez elle ont disparu.  

Ce cadre solide était nécessaire, le travail continuel (intense) était indispensable.  

Pour un enfant avec un autisme moins sévère, vous pourrez piocher dans ma méthode ce dont l’enfant a besoin. 

Mais il faudra dans tous les cas:  un engagement total, tant au point de vue émotionnel _ un amour énorme pour ces enfants_ que pour la méthode (il faut y croire, y mettre ses ressources de patience ,de bonne humeur et créativité, et se rappeler les « règles de bonne conduite »), et des techniques incontournables de la méthode A-Pi que j’ai appelés le système du Cahier et questionnement binaire, qui sont expliquées dans mon livre. 

Q7. Dans l’intérêt supérieur de l’enfant (besoin de relations sociales), comment peut-il intégrer au plus vite l’école du quartier? Y a-t-il un risque que sinon d’altérer sa personnalité? 

L’école est une erreur si l’enfant n’a pas le langage, il faut une stratégie adaptée à son handicap. Il y a un grave risque de régression s’il perd sa confiance en lui. Il faut qu’il soit vraiment prêt. 

La méthode A-Pi repose pour les autistes sévères sur de nombreuses répétitions avant de pouvoir obtenir de la compréhension ou un début de communication. 

Certaines répétitions seront émotionnellement réconfortantes (parce qu’on ne répète les expériences vues qu’au travers d’un filtre optimiste, ou bien qui conforte une idée forte de « réparation »).  

D’autres seront uniquement éducatives (s’il faut lui faire remarquer plus souvent les notions de base: le temps qui passe, les parties du corps etc., eh bien on passera le temps qu’il faut).  

La méthode suggère aussi de fusionner avec l’enfant autiste qui ne s’intéresse à rien, afin de découvrir d’éventuels centres d’intérêt même infimes qui nous auraient échappé et de diriger son attention du rien vers quelque chose en y mettant des mots. On l’aide à se forger un intérêt, un moi, on lui ouvre le monde. 

En ce qui concerne le comportement, la méthode A-Pi identifie plusieurs modes de progression pour l’autiste sévère.  

l’enfant sans communication ni compréhension. 

1. Au contact des autres (en commençant par les parents et aidants), l’enfant va d’abord imiter ou « jouer à faire comme si » pour apprendre les codes qui ne lui sont pas naturels. 

2. Puis il va choisir de travailler (tout passe par le jeu) les comportements identifiés comme aberrants ou les manques dans son apprentissage. 

3. Puis il va s’y entraîner jusqu’à ce que cela devienne naturel. 

Nous répétons (voir réponse à la question Q6) que la méthode n’est pas brutale, ce sont les symptômes de l’autisme qui le sont, ainsi que la souffrance de l’isolement. La phase intensive de la méthode A-Pi vise justement à intégrer l’enfant avec ceux de son âge (l’école) en le préparant au maximum pour éviter l’échec. 

La méthode s’adresse à l’enfant autiste en douceur et lui permettra justement de d’exprimer sa personnalité! Pourquoi ? 

Parce qu’une des « règles essentielles de bonne conduite » est que l’enfant doit pouvoir à tout moment se laisser fonctionner dans son mode autistique sans se sentir rejeté. l’amour inconditionnel des parents, un cœur débordant d’amour pour ces enfants handicapés est un pré-requis pour réussir à sortir l’enfant de l’enfermement, à tous les stades de progression.  

Au stade 1. d’imitation/ jeu, l’enfant autiste va enfin s’ouvrir au monde et par là s’accepter, lui et sa différence. 

Une fois sa différence acceptée et avec sérénité, il peut alors choisir de travailler (stade 2. de progression) avec son parent ou aidant ses relations sociales  et apprentissages. On usera de la même douceur, la régularité et l’exemple qu’on utiliserait pour enseigner aux petits enfants neurotypiques les bonnes manières sinon ils ne retiennent pas. 

Pour l’autiste sévère, l’entrainement est dur mais il ne faut pas lâcher, car l’enfant ne se souviendra pas des efforts prodigués ses jeunes années de la même façon que nous. De même que la conscience de soi se développe chez le bébé neurotypique (stade du miroir), la personnalité de la personne autiste demande à se développer, puis s’affirmer. 

Cela commence par des autres centres d’intérêts (qu’il faut provoquer) et un renforcement de la confiance en soi.  

Une fois l’ouverture au monde de la connaissance faite, l’état d’esprit est ainsi fait qu’il ne veut plus retourner dans l’ombre. Pour la personne autiste, l’enchaînement des réussites à donner de la cohérence et de l’ordre à ce monde (à « réparer des connections défectueuses » pour reprendre l’image donnée dans le livre) sera en fait le moteur le plus puissant pour ces apprentissages. 

Le Cahier a toute sa place pour l’ancrage au monde réel, la fixation des apprentissages et de la mémoire personnelle de la personne autiste, sa personnalité. 

Cette formidable autostimulation a même deux autres effets positifs: 

  • sur la connaissance/l’expertise d’un sujet: la seule limite que se mettra la personne autiste pour la connaissance d’un sujet sera son intérêt pour celui-ci! 
  • cette autostimulation va définitivement remplacer des besoins de stimulation typiquement autistiques (stéréotypies comme des mouvements de mains par exemple). Le cerveau a trouvé le calme et l’ordre dans l’apprentissage et n’a plus besoin de ces stimulations autres ou réactions atypiques pour se retrouver ou s’exprimer dans notre monde. 

On parle de camouflage social pour chez une personne autiste (généralement diagnostiquée tardivement) qui tente de camoufler ses comportements atypiques et devra y penser tout le temps pour les camoufler afin de se conformer au reste de la société « normale » si elle ne veut pas se sentir ostracisée. Les effets de ce camouflage sont superficiels: si elle pense à autre chose, ils vont réapparaître. Le camouflage social est physiquement et mentalement fatigant, et si l’effort est intense, la personne peut même se sentir dépossédée de son identité. 

Dans cette optique, la méthode A-Pi, avec le système du Cahier, rend ce camouflage social inutile, et permet à la personne autiste de développer sa personnalité sans l’altérer, ayant éliminé les stéréotypies bien avant. 

Chez une forte personnalité, l’effet de l’entraînement va se maintenir plus fortement. 

Exemple chez cet enfant de 7 ans violent envers lui-même: 

Incompris dans sa fratrie (des sœurs plus jeunes) avant mon intervention (voir réponse à la question 10 pour la fratrie) avec la méthode A-Pi, cet enfant sent que je l’aime et se sent mieux quand je suis là. J’ai su capter son regard. Mais il persistait dans la violence. Un de mes principes est qu’il ne faut pas tolérer l’intolérable. Lorsqu’il a la compréhension, il faut alors être ferme, même si on a l’impression que la violence le fait se sentir exister. L’objectif est qu’il finisse par trouver un moyen de se sentir exister autrement. Et ça marche! Je le vois qui « en veut », qui « encaisse » mes barrages à sa violence quand je dis « non ». Il serre les dents et se retient. 

Nous aurons toujours des doutes sur la personnalité des personnes ayant un TSA car historiquement nous les avons considérés comme sous-développés.  Et comme l’interaction avec eux peut être difficile, on a longtemps ignoré la personnalité des autistes. Il est possible d’avoir des interactions avec les personnes autistes, à nous de les développer et de les révéler! 

Q8. Et si je ne sais pas dessiner ou ne me sens pas l’âme d’un clown? 

Il n’y a pas besoin de savoir dessiner. Un rond et deux points font une tête avec les deux yeux. 

Le dessin, l’apprentissage du tracé sont essentiels pour l’enfant autiste (apprentissage de base en maternelle) pour le conduire à prendre conscience de qui il est et de son environnement. 

Si je n’ai pas l’âme d’un clown, j’essaie de me rappeler qui j’étais enfant. 

Q9. Pouvez-vous donner un exemple de rituel de travail avec votre enfant? 

Comment se déroule la journée? 

Par exemple les premiers rituels de travail consistaient en: 

– le marquage sur le rond du temps  (la notion de temps est affectée chez les autistes, c’est donc un exercice essentiel)  

– l’exercice de répétition sur les pronoms personnels 

– la lecture dans le Cahier des écrits précédents qui ne sont pas encore fixés dans l’esprit 

– l’écriture d’un nouveau texte 

– des exercices de « réparation »: on cherche à modifier un comportement aberrant ou violent, à soulager un stress, suivant le handicap. 

– un travail d’écriture 

– des exercices d’apprentissages essentiels (méthode A-Pi chapitre 3) en priorité 

– puis on peut retourner à des exercices déjà acquis 

– on finit par des activités plus légères (jeux, pâte à modeler, bulles) 

Je conseillerais de même pour les parents de choisir leurs combats. Il me semble moins utile de savoir faire un lacet que de savoir s’exprimer avec les autres. 

Q10. Comment gérer les autres membres de la famille (frères et sœurs), animal domestique etc. avec un enfant autiste? 

Les frères et sœurs, le reste de la famille, l’animal domestique peuvent être des atouts pour l’enfant autiste si tout l’environnement baigne dans la douceur et la bienveillance. 

Je parle d’un soldat de la bienveillance, toujours de bonne humeur, qui inonde l’enfant d’amour. Un soldat qui suit certaines règles de patience, cohérence, et prêt à tout pour le protéger l’enfant de ce monde qui peut lui être hostile tant qu’il n’y est pas parfaitement préparé. 

Toute la famille doit suivre cette ligne de conduite, et l’inciter à aller dans le même combat. Eux aussi veulent sa réussite, as victoire sur l’isolement de l’autisme. 

L’animal domestique peut être une opportunité supplémentaire d’avoir une interaction positive pour l’enfant autiste ou d’être confronté de manière réelle avec la mort. 

A l’âge de 10 ans, ma fille reconnaissait les animaux. Avec un chat on a travaillé sur l’empathie, et accepter le souvenir. 

Oui le chat n’est plus là. Mais en regardant les photos, elle a fini par accepter qu’il était vivant,  et n’est plus.  Accepter les beaux souvenirs, et remercier pour ce qui a été, plutôt que se contenter d’oublier, est un choix qu’elle a fait, et est la première étape vers l’empathie.  

La place dans la fratrie: 

Peut-être le fait qu’ Océane ait été mon aînée a fait que j’ai eu un espoir démesuré  de me battre pour elle: n’ayant pas de moyen de comparaison avec un enfant neurotypique avant, je n’ai pas mesuré aussi justement son retard.  

Quelle que soit sa place dans la fratrie, l’enfant doit se sentir dans un cocon, s’accepter avec ses différences, pour aller de l’avant dans la vie.  

L’enfant handicapé doit être au centre pour le bien de tous. Pour cet enfant, la différence est insupportable, donc on va éviter les comparaisons avec les frères et sœurs. Il faut rester dans l’enthousiasme. 

Cela peut être difficile aussi pour les frères et sœurs. Pour que la petite sœur n’ait pas l’impression d’être délaissée à côté de sa grande sœur aux besoins si particuliers, j’ai eu aussi (une fois) recours au Cahier pour elle aussi. J’avais consigné pendant toutes ces années des souvenirs de son enfance à elle, pour elle. J’ai ainsi pu lui montrer que que je ne l’avais pas oubliée, qu’elle aussi avait une grande place dans mon cœur et mes pensées. 

Q11. La méthode A-Pi a-t-elle un effet durable dans le temps? Y-a-t-il un suivi prévu? A quel moment peut-on considérer que la personne est autonome? 

La méthode A-Pi est durable, les acquis restent imprégnés. La personne est autonome à partir du moment où elle n’a plus besoin de vous. 

Faire attention à la transition 7-8 ans. L’écriture dans le Cahier se poursuit, sous forme de dictée. En fin de 6e, elle corrige son travail scolaire seule. 

Le suivi bienveillant doit continuer après l’école. Même si la méthode est continuée avec le cahier, il faut rester vigilant. 

Q12. Une suite est-elle prévu à votre livre? Enrichissement avec plus d’expériences, matériel didactique etc. 

Il y a une suite à ce livre en fin d’écriture, mais il ne sera pas centré sur la vie de ma fille Océane. 

Ma fille vit sa vie d’étudiante. Elle n’a aucune raison de se trouver sous les feux de la rampe. Elle n’a pas de souvenir précis de son enfance avant ses 12 ans, âge auquel elle a intégré l’école; elle ne se reconnaît pas dans des vidéos de sa petite enfance, et je n’ai aucune raison de l’inciter à rencontrer des personnes autistes ou des parents qui souhaiteraient l’interroger car elle ne saurait pas les aider. 

Ce livre « Ma méthode A-Pi » est en cours de traduction en anglais, par une bénévole non professionnelle.